L’élection présidentielle américaine, quel impact sur le business français ?
Le 8 novembre 2016 a lieu le dénouement d’élections américaines qui ont déchaînées les passions aux États-Unis, mais pas seulement. En Europe, en France comme ailleurs, difficile d’échapper aux discussions, opinions et articles sur l’élection qui va confier, pour cinq ans, à un homme ou à une femme les rênes de la première puissance mondiale. Le vent de mondialisation – ou de globalization – des dernières décennies fait que les conséquences de cette élection sur le reste du monde sont de plus en plus importantes. Alors que l’administration Obama accuse la Russie de vouloir influer sur les élections américaines, on pourrait en arriver à se demander s’il ne s’agirait pas pour nous aussi d’aller voter ce début novembre pour le candidat de notre choix d’une élection devenue mondiale !
Donald Trump ou Hillary Clinton, quel que soit le choix du peuple américain, ce 45ème président aura quelque chose d’inédit : soit une femme comme président, soit un homme d’affaire sans expérience politique au préalable. Ces deux personnalités sont aux antipodes l’une de l’autre, si bien que nous sommes en droit de nous poser une question nous intéressant directement : quel impact aura le choix qui sortira des urnes américaines le 8 novembre sur le business français ?
Pour répondre à cette légitime interrogation, revenons à certaines bases. Les Américains sont centrés sur deux choses : le pragmatisme et l’argent. Ils sont, par culture, toujours dans la compétition et l’action. Ils accordent peu d’importance aux offres complexes et veulent souvent conclure un maximum d’affaires dans un minimum de temps. Ils parlent beaucoup plus de profits nets, de gains substantiels, « profit plans », que de chiffre d’affaires « sales plans or turnover ».
Ils utilisent aussi constamment l’action comme méthode de réflexion, avec une façon de faire basée sur un principe d’essais/erreurs permanent. Cela n’est évidemment possible que quand les erreurs peuvent être amorties par une puissance de feu suffisamment importante, ce qui est le cas des États-Unis.
Depuis toujours, l’Américain est ouvert, communique assez facilement sur la valeur de ses biens personnels et va directement aux faits, sans retenue puisqu’il n’a jamais connu la rareté . Ce côté « friendship », que beaucoup trouvent excessif lors d’une première rencontre, n’est pas joué mais bien réel pour un partage vrai de territoire.
L’abondance de richesse, le côté entrepreneurial par nature, fait que la culture américaine n’a pas peur du lendemain, car pour elle « différent » égal source de richesse et non pas danger. Face à un mur, elle aura plutôt tendance à foncer dedans tête baissée et à mesurer ensuite la taille de la bosse pour prendre les mesures qui s’imposent, plutôt que de se demander s’il faut le faire ou pas. Les prises de risques sont nécessaires et dans tous les cas c’est l’action qui prime (le fameux « Go for it! »). Les Américains veulent des actes concrets plutôt que des conversations qui s’éternisent pour expliquer une situation. C’est donc une culture qui a besoin d’aller de l’avant sans pour autant consulter qui que ce soit « pour y aller », quitte même dans certains cas, à aller contre des avis d’organismes internationaux.
Ainsi, quel que soit le résultat de l’élection américaine 2016, que vous soyez un inconditionnel de l’homme d’affaire ou de la démocrate, l’impact sur le business demeurera sûrement marginal. Les racines de la culture américaine sont trop ancrées dans le pragmatisme et le culte de argent pour que l’élection ait un grand impact sur les affaires entre européens et américains au lendemain du choix de leur nouveau président. De quoi tous nous réconcilier – quel que fut notre préférence – autour d’un burger après les élections !
Laurent Goulvestre
Conférencier et formateur, expert international et interculturel – Auteur du livre « Les clés du savoir-être interculturel » aux éditions Afnor – Président de GARUDA S.A.S.